dimanche 12 février 2017

TEXTO DU JOUR : ALERTE N°33 du 12 février 2017 : Pourquoi un dialogue national au Gabon ?


Ce Texto ne va pas revenir sur les blocages de la démocratie au Gabon ; il n’a pas non plus pour but de désigner les coupables. Pour un évaluateur, un processus démocratique est une politique publique en ce sens que son cycle depuis sa conception jusqu’à son impact en passant par sa mise en œuvre se décline en objets permettant une évaluation.
Pour la petite histoire, souvenons nous de la demande de démocratie et de multipartisme formulée par les populations  gabonaises au moment de l’existence du PDG parti unique dans les années quatre vingt.
Reconnue par le pouvoir de l’époque, cette demande a été inscrite dans l’agenda du Gouvernement qui a convoqué une conférence nationale en 1990.
En procédant à l’évaluation ex-post de cette intervention du pouvoir de l’époque, plusieurs objets sont à considérer ; il s’agit de:
-         -  La nature et la distribution des besoins et des problèmes nécessitant l’intervention
-        -  Identification de la population cible et des bénéficiaires finaux
-         - Ressources nécessaires et existantes
-         - Faisabilité, pertinence et acceptabilité de cette intervention
-         - Adéquation objectif poursuivi-problème à résoudre.
Cette méthode, par trop technique, a l’avantage de la clarté ; ce qui permet à chaque citoyen de se faire une idée exacte du niveau atteint aujourd’hui par notre démocratie.
A titre illustratif, les témoins encore vivants ayant pris une part active à la Conférence nationale peuvent répondre s’il avait adéquation entre l’objectif poursuivi et le problème à résoudre. On retiendra les trois résultats intermédiaires atteints à savoir; le multipartisme intégrale, cheval de bataille de Simon Oyono Aba’a et du MORENA ; le retour à une démocratie de façade ; et enfin, le partage du gâteau à la fin de la conférence.
Mais pour Omar Bongo, l’enjeu était ailleurs. Tout en répondant à la demande de plus en plus pressante du peuple, Omar Bongo visait un objectif politique, à savoir : la conservation du pouvoir.
A travers l’analyse de ce seul objet d’évaluation, et les mêmes causes produisant les mêmes effets, on voit bien l’objectif politique que chacun des deux principaux leaders politiques actuels gabonais veut atteindre. Tel est le principal enjeu du dialogue voulu séparément par l’un et l’autre.

Il reste, vous vous en douter, que c’est la stratégie pour y parvenir qui fait défaut. Seule la Communauté internationale qui reste à solliciter peut mettre les deux principaux acteurs d'accord.


PETIT-LAMBERT OVONO
Consultant Sénior
Evaluateur Certifié Interuniversitaire

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