Ce Texto ne va pas revenir sur
les blocages de la démocratie au Gabon ; il n’a pas non plus pour but de
désigner les coupables. Pour un évaluateur, un processus démocratique est une
politique publique en ce sens que son cycle depuis sa conception jusqu’à son impact en passant par sa mise
en œuvre se décline en objets permettant une évaluation.
Pour la petite histoire, souvenons
nous de la demande de démocratie et de multipartisme formulée par les
populations gabonaises au moment de l’existence
du PDG parti unique dans les années quatre vingt.
Reconnue par le pouvoir de l’époque,
cette demande a été inscrite dans l’agenda du Gouvernement qui a convoqué une
conférence nationale en 1990.
En procédant à l’évaluation
ex-post de cette intervention du pouvoir de l’époque, plusieurs objets sont à
considérer ; il s’agit de:
- - La nature et la distribution des besoins et des
problèmes nécessitant l’intervention
- - Identification de la population cible et des
bénéficiaires finaux
- - Ressources
nécessaires et existantes
- - Faisabilité,
pertinence et acceptabilité de cette intervention
- - Adéquation objectif poursuivi-problème à
résoudre.
Cette méthode, par trop
technique, a l’avantage de la clarté ; ce qui permet à chaque citoyen de
se faire une idée exacte du niveau atteint aujourd’hui par notre démocratie.
A titre illustratif, les témoins
encore vivants ayant pris une part active à la Conférence nationale peuvent
répondre s’il avait adéquation entre l’objectif poursuivi et le problème à
résoudre. On retiendra les trois
résultats intermédiaires atteints à savoir; le multipartisme intégrale, cheval de
bataille de Simon Oyono Aba’a et du MORENA ; le retour à une démocratie de
façade ; et enfin, le partage du gâteau à la fin de la conférence.
Mais pour Omar Bongo, l’enjeu
était ailleurs. Tout en répondant à la demande de plus en plus pressante du
peuple, Omar Bongo visait un objectif politique, à savoir : la conservation
du pouvoir.
A travers l’analyse de ce seul
objet d’évaluation, et les mêmes causes produisant les mêmes effets, on voit bien l’objectif
politique que chacun des deux principaux leaders politiques actuels gabonais
veut atteindre. Tel est le principal enjeu du dialogue voulu séparément par l’un
et l’autre.
Il reste, vous vous en douter, que
c’est la stratégie pour y parvenir qui fait défaut. Seule la Communauté
internationale qui reste à solliciter peut mettre les deux principaux acteurs d'accord.
PETIT-LAMBERT OVONO
Consultant Sénior
Evaluateur Certifié Interuniversitaire
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