jeudi 2 février 2017

TEXTO DU JOUR : ALERTE N°24 : Succession dynastique à l’UDPS ? L’opposition Congolaise a le dos au mur.

La mort le 1ᵉʳ février 2017 à Bruxelles du fondateur de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) Étienne Tshisekedi wa Mulumba, né à Kananga le 14 décembre 1932, homme politique de la République démocratique du Congo (RDC), et ancien Premier ministre du Zaïre, est un séisme qui va sans doute bouleverser les équilibres politiques en RDC et pour cause, la bataille pour sa succession à la tête de son parti risque de diviser les Kasaïens et les Katangais.
En effet, Félix Tshisekedi, le fils du patriarche, grâce à l’influence de sa mère sur la parti, même si elle n’occupe aucune fonction officielle dans l’UPDS, et à la forte influence des originaires du Kassaï dans le parti, va revendiquer l’héritage de son défunt père à l’exemple de beaucoup d’autres enfants des leaders politiques Africains. En face, le groupe des parlementaires exclus du parti et conduit par l’actuel Premier ministre Samy Badibanga va pousser l’actuel Secrétaire général du parti Jean Marc Kabund-a-Kabund à s’opposer au fils du Mzee et  tenter ainsi de prendre leur revanche.
Les arguments avancés par le camp de Félix Tsisékeddi ne manquent pas de piquant. Il craint que les Katangais ne vendent l’UDPS au Président Kabila et à son parti le PPRD originaire comme eux de cette partie de la RDC. A leur tour, les Katangais s’opposent à une succession dynastique à la tête de l’UDPS.
Sans attendre les obsèques de l’infatigable opposant, l’effervescence dans les rangs de l’UPDS monte, et le parti au pouvoir observe cette scène avec malice pour deux raisons : d’abord parce que la Vice Présidente MLC (Mouvement de Libération du Congo de Jean Pierre Bemba) du Conseil national de suivi de l’accord pouvoir-opposition sera moins vindicative que Etienne Tshisekedi qui voulait placer son fils Félix à la Primature en lieu et place de Samy Badibanga, et parce qu’une nouvelle configuration de l’UDPS  et même des autres partis de l’opposition signataires de l’Accord est plus que probable, ce qui a pour effet de requinquer le moral de Joseph Kabila et de son parti.
Si la mort de Tshisekedi fragilise l’opposition congolaise, elle ouvre aussi le débat sur la succession dynastique en RDC et en Afrique Centrale.

PETIT-LAMBERT OVONO
Lanceur d'Alertes, Consultant Sénior en
Evaluation des Politiques Publiques


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