La mort le 1ᵉʳ février 2017 à
Bruxelles du fondateur de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS)
Étienne Tshisekedi wa Mulumba, né à Kananga le 14 décembre 1932, homme politique
de la République démocratique du Congo (RDC), et ancien Premier ministre du
Zaïre, est un séisme qui va sans doute bouleverser les équilibres politiques en RDC
et pour cause, la bataille pour sa succession à la tête de son parti risque de
diviser les Kasaïens et les Katangais.
En effet, Félix Tshisekedi, le
fils du patriarche, grâce à l’influence de sa mère sur la parti, même si elle n’occupe
aucune fonction officielle dans l’UPDS, et à la forte influence des originaires
du Kassaï dans le parti, va revendiquer l’héritage de son défunt père à l’exemple
de beaucoup d’autres enfants des leaders politiques Africains. En face, le groupe
des parlementaires exclus du parti et conduit par l’actuel Premier ministre Samy Badibanga va pousser l’actuel Secrétaire général du parti Jean Marc
Kabund-a-Kabund à s’opposer au fils du Mzee et
tenter ainsi de prendre leur revanche.
Les arguments avancés par le camp
de Félix Tsisékeddi ne manquent pas de piquant. Il craint que les Katangais ne
vendent l’UDPS au Président Kabila et à son parti le PPRD originaire comme eux
de cette partie de la RDC. A leur tour, les Katangais s’opposent à une
succession dynastique à la tête de l’UDPS.
Sans attendre les obsèques de l’infatigable opposant, l’effervescence dans les rangs de l’UPDS monte, et le parti au
pouvoir observe cette scène avec malice pour deux raisons : d’abord parce
que la Vice Présidente MLC (Mouvement de Libération du Congo de Jean Pierre
Bemba) du Conseil national de suivi de l’accord pouvoir-opposition
sera moins vindicative que Etienne Tshisekedi qui voulait placer son fils Félix
à la Primature en lieu et place de Samy Badibanga, et parce qu’une nouvelle
configuration de l’UDPS et même des
autres partis de l’opposition signataires de l’Accord est plus que probable, ce
qui a pour effet de requinquer le moral de Joseph Kabila et de son parti.
Si la mort de Tshisekedi
fragilise l’opposition congolaise, elle ouvre aussi le débat sur la succession
dynastique en RDC et en Afrique Centrale.
PETIT-LAMBERT OVONO
Lanceur d'Alertes, Consultant Sénior en
Evaluation des Politiques Publiques
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