Cet article revient sur une polémique qui a défrayé la
chronique la semaine dernière par médias interposés. Il agit de la querelle opposant Alain-Claude
Bilie-By-Nze, Porte parole du Gouvernement à Bruno Ben Moubamba Vice-Premier
ministre (VPM). En effet, le porte parole du Gouvernement, lors de sa conférence
de presse hebdomadaire, a accusé le Vice Premier ministre (VPM), qui l’a mal
pris, de ne pas jouer « collectif », et lui a rappelé, l’impératif de
la solidarité gouvernementale.
Si le Porte Parole du Gouvernement était en toute objectivité
dans son rôle en rappelant les usages, ou les règles de fonctionnement gouvernemental,
on peut toutefois observer que les services du
Premier ministre (PM) n’ont pas bien interprété la sortie du Vice
Premier sur son opposition à la radiation des enseignants grévistes. Car,
faut-il rappeler, BBM s’exprimait non pas en tant que Ministre de l’habitat,
mais en tant que VPM, un poste éminemment politique, acquis par amitié ou pour
toute autre raison. Considérant donc la hiérarchie des normes, un Vice-Premier
ministre ne peut en effet être tancé que par le Président de la République et
par le Premier ministre.
Mais là où le bas blesse, c’est lorsque le VPM se donne à un
mélange de genre, en affirmant s’être «engagé gratuitement à défendre les institutions et en
priorité celle du président de la République, pour les principes, les valeurs
et les normes de la Nation» et en accusant le Porte parole d’ami intéressé d’Ali
Bongo.
A travers cette confession, il semble que Mr Moubamba ne
priorise que se rôle politique dans le Gouvernement d’Issoze, et fait fi de son
rôle de metteur en œuvre des politiques publiques de la Nation. Or, en tant que
ministre titulaire d’un portefeuille, BBM peut se faire tancer par les
populations contribuables, à travers une forte mobilisation d’acteurs privés ou
publics, une pression de l’administration, les différents organes de contrôle
gouvernementaux, le parlement, la Cour des comptes, les médias, et bien entendu
par ses collègues.
Aussi, si le choix d’un ministre dépend des critères
subjectifs, son amitié avec le PR par exemple, son action en revanche, doit
être évaluée ex anté, à mi parcours et ex post, bref, continuellement.
Avec comme première priorité l’accès au logement, devant l’éducation,
l’emploi, et le désenclavement, défendre les institutions et en priorité celle
du président de la République, est loin d’être une politique publique, ou la
tasse de thé des Gabonais, mais comme le prétendent en effet ses détracteurs, une
vraie caresse dans le sens du poil pour être maintenu plus longtemps au
gouvernement.
PETIT-LAMBERT OVONO
Consultant Sénior
Evaluateur Certifié Interuniversitaire
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