samedi 4 février 2017

TEXTO DU JOUR : ALERTE N°26 du 4 février 2017 : Quelle issue à la crise diplomatique entre le Gabon et l’UE?

L’UE s’attendait-elle à la réaction cinglante de Libreville après le vote de sa résolution sur la crise post électorale contre le Gabon le 2 février 2017 ?
En effet, d’un ton grave, le Porte Parole du Gouvernement Gabonais, n’a pas tremblé en évoquant le rejet catégorique de cette résolution par le pouvoir Gabonais, tout en ouvrant le front de l’inventaire de la coopération du Gabon avec l’UE. Pour les analystes politiques, nous sommes en présence d’une sérieuse crise  diplomatique entre le Gabon et l’UE, qui ne touchera pas seulement l’appui financier et l’accord sur la pêche, mais risque aussi de toucher les programmes financés mais gérés par les organisations sous régionales à savoir la CEMAC et la CEEAC (voir le lien sur le Programme Indicatif Régional pour la période 2014-2020 http://eeas.europa.eu/archives/delegations/gabon/documents/press_corner/20150702-pir-2014-2020_fr.pdf ).
Sans juger dans le fond, un certains nombre de questions se posent : les réseaux diplomatiques de l’UE et du Gabon ont-ils été mis à contribution avant d’arriver à cette résolution ?
Devant le rejet du Gabon, que va faire l’UE ?
En votant cette résolution, les 28 pays de l'UE n’ont-ils pas tout simplement  donné leur feu vert à l'envoi d'un courrier au Président Gabonais l’invitant à des consultations conformément à la procédure prévue par l'article 96 de l'accord de partenariat UE-ACP (Accords de Cotonou) en cas de non respect des éléments essentiels de l'accord que sont les droits de l'homme, les principes démocratiques et l'état de droit ?
Citée dans la résolution, la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, a jugé que "la situation au Gabon reste très préoccupante". C'est le moins qu'on puisse dire. Car, pour quelqu’un qui a suivi l’évolution de la crise burundaise, c’est en des termes identiques que l’UE avait rompu sa coopération avec le BURUNDI.
Les consultations doivent contribuer aux efforts de l'Union Africaine (UA) et de la région à lancer un dialogue inter-gabonais pour trouver une issue à la crise que traverse le pays. C'est la seule voie pour préserver la paix et consolider la démocratie et l'état de droit au Gabon, insiste-t-elle.
"Au cas où ça se passe mal, la sanction sera la suspension de la coopération", a expliqué un diplomate.
Pourtant un acteur clé semble absent de ce débat ; il s’agit de la France. Qui peut croire que Paris ne suit pas ce dossier ? Telle est la vraie question ? aurait t-elle choisi de se mettre derrière l’UE par peur de représailles ? 

Affaire à suivre.

PETIT-LAMBERT OVONO
Consultant Sénior
Evaluateur Certifié Interuniversitaire

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire