L’UE s’attendait-elle à la réaction cinglante de Libreville
après le vote de sa résolution sur la crise post électorale contre le Gabon le
2 février 2017 ?
En effet, d’un ton grave, le Porte Parole du Gouvernement
Gabonais, n’a pas tremblé en évoquant le rejet catégorique de cette résolution
par le pouvoir Gabonais, tout en ouvrant le front de l’inventaire de la coopération
du Gabon avec l’UE. Pour les analystes politiques, nous sommes en présence
d’une sérieuse crise diplomatique entre
le Gabon et l’UE, qui ne touchera pas seulement l’appui financier et l’accord
sur la pêche, mais risque aussi de toucher les programmes financés mais gérés
par les organisations sous régionales à savoir la CEMAC et la CEEAC (voir le
lien sur le Programme Indicatif Régional pour la période 2014-2020
http://eeas.europa.eu/archives/delegations/gabon/documents/press_corner/20150702-pir-2014-2020_fr.pdf
).
Sans juger dans le fond, un certains nombre de questions se
posent : les réseaux diplomatiques de l’UE et du Gabon ont-ils été mis à
contribution avant d’arriver à cette résolution ?
Devant le rejet du Gabon, que va faire l’UE ?
En votant cette résolution, les 28 pays de l'UE n’ont-ils pas
tout simplement donné leur feu vert à
l'envoi d'un courrier au Président Gabonais l’invitant à des consultations
conformément à la procédure prévue par l'article 96 de l'accord de partenariat
UE-ACP (Accords de Cotonou) en cas de non respect des éléments essentiels de
l'accord que sont les droits de l'homme, les principes démocratiques et l'état
de droit ?
Citée dans la résolution, la chef de la diplomatie
européenne, Federica Mogherini, a jugé que "la situation au Gabon reste
très préoccupante". C'est le moins qu'on puisse dire. Car, pour quelqu’un
qui a suivi l’évolution de la crise burundaise, c’est en des termes identiques
que l’UE avait rompu sa coopération avec le BURUNDI.
Les consultations doivent contribuer aux efforts de l'Union
Africaine (UA) et de la région à lancer un dialogue inter-gabonais pour trouver
une issue à la crise que traverse le pays. C'est la seule voie pour préserver
la paix et consolider la démocratie et l'état de droit au Gabon,
insiste-t-elle.
"Au cas où ça se passe mal, la sanction sera la
suspension de la coopération", a expliqué un diplomate.
Pourtant un acteur clé semble absent de ce débat ; il s’agit
de la France. Qui peut croire que Paris ne suit pas ce dossier ? Telle est la
vraie question ? aurait t-elle choisi de se mettre derrière l’UE par peur de
représailles ?
Affaire à suivre.
PETIT-LAMBERT OVONO
Consultant Sénior
Evaluateur Certifié Interuniversitaire
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