C’est la question posée par un
jeune étudiant de Master 2 lors du dernier café de SOGEVAL.
Question anodine à première vue,
mais pourtant complexe comme nous le verrons à travers les différentes raisons
qui toutes constituent le blocage de notre pays.
La première raison se trouve dans
la confusion faite par nos compatriotes entre le Contrôle, l’Audit, le Pilotage
et l’évaluation.
En effet, ces quatre activités sont
différentes par leur objet, par les normes sur lesquelles elles s’appuient, et
sur les conséquences qui en découlent.
Alors que le contrôle a pour objet de vérifier la conformité
à la réglementation d’une action publique, d’une administration publique ou d’un
agent public, l’évaluation elle, ne concerne que les activités, et a pour objet
d’optimiser les effets, les besoins et expliquer les écarts entre effets attendus
et atteints.
Quand le contrôle s’appuie sur la loi, la réglementation, et
le cadre comptable, le commanditaire de l’évaluation doit construire un
référentiel en fonction des objectifs à atteindre.
Enfin, tandis que les écarts et les indélicatesses constatés
lors d’un contrôle sont sanctionnés par
des amendes, et des poursuites judiciaires, les conséquences à tirer d’une
évaluation consistent à rédiger des recommandations pour aider à la prise de décision
(stratégique ou opérationnelle) des pouvoirs publics selon les besoins de la
société.
En définitive, nos compatriotes doivent retenir que l’évaluation
n’est pas le contrôle, et que les conséquences ne sont pas les mêmes que lors
des contrôles.
Le refus de rendre des comptes (acountability) à la société
est la seconde raison de la peur éprouvée par les Gabonais pour l’évaluation. Contrairement
à l’idée de sanction, l’évaluation participe plutôt au renforcement de la
démocratie et de la bonne gouvernance. A cet égard, il faut comprendre que les
critères d’évaluation témoignent de l’utilité de l’évaluation pour toutes les
parties prenantes.
Enfin, on trouve des gabonais systématiquement opposés à
toute idée de réforme. Dans cette catégorie, on peut ranger les kongosseurs,
les ignorants, et les empêcheurs de tourner en rond.
En conclusion, les gabonais
gèrent leur pays comme une épicerie de quartier, sans appliquer la moindre
règle de bonne gestion d’une action publique et ou d’un projet.
C’est à cette conclusion qu’est
arrivée une ancienne personnalité dirigeante de la République lorsqu’elle
affirme que « nous refusons de nous soumettre à toute évaluation des
procédures et des résultats », « nous avons les plus grandes
difficultés à appliquer les procédures qui permettent une exécution efficace
des projets ? C’est la raison principale de nos échecs ».
Loin d’être un jugement de valeur,
c’est un message lancé aux pouvoirs publics d’accepter l’évaluation de leurs
activités pour le bénéficie du peuple Gabonais tout entier.
L’audit et l’évaluation :
Quelle en est la différence ?
La réponse dans le prochain texto.
Vendredi 27 mars 2015
La Rédaction de
SOGEVAL.
Email : sogevale@gmail.com

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