mardi 31 mars 2015

TEXTO DU JOUR : Qu’est-ce que l’évaluation d’impact ?

     
                                                                                  
A force de forger, on devient forgeron, dit un adage.
La Société Gabonaise de l’évaluation et de la Gestion Axée sur les Résultats (SOGEVAL) n’a pas l’intention de baisser les bras, elle fera de vous un forgeron de l’évaluation des politiques publiques en revenant sans cesse sur les prolégomènes, sur la définition basique de l’évaluation. Et d’abord, répondons à la question de savoir pourquoi évaluer avant d’aborder celle particulière d’évaluation d’impact.
Nous ne le répèterons jamais assez, on évalue parce qu’il y a de plus en plus d’interventions publiques mises en œuvre (politiques de l’emploi, lutte contre la pauvreté, aide au développement, etc.), qui coutent de plus en plus chères, et dont les objectifs (quantifiés ou non) sont souvent ambitieux. Mais le problème, c’est qu’on a en général, peu d’éléments rigoureux sur l’impact de ces politiques.
Au contraire, on a beaucoup d’à priori sur l’efficacité de ces politiques, et les indicateurs qu’on a ne reflètent pas réellement l’impact de ces politiques. Du coup, on ne sait pas vraiment ce qui marche.
Il y a ensuite la question non moins importante de la gestion des ressources disponibles pour financer les programmes et savoir si elles sont efficaces ; faut –il arrêter ou modifier ceux qui ne marchent pas ?
Enfin, la question des objectifs rentre en ligne de compte.
En effet, les objectifs d’une évaluation sont de rendre compte ; sont aussi l’apprentissage à travers ce qui marchent ou ne marchent pas ; et sont enfin l’amélioration de l’impact des politiques grâce à des programmes plus efficaces. On distingue d’ailleurs différents types d’évaluation : L’évaluation des besoins ; l’évaluation de Processus, l’évaluation d’impact.
L’évaluation définie, relevons que par impact, on entend les conséquences de la satisfaction des besoins des bénéficiaires de la réalisation (OUTPUT). Ces conséquences peuvent affecter les bénéficiaires ou d’autres publics. On mesure l’impact d’un programme par les indicateurs d’impact qui expriment la mesure dans laquelle ce programme aboutit à ses objectifs stratégiques.
A titre d’illustration, l’évaluation d’impact consiste à se demander si la réalisation d’un programme a apporté un changement ? Et à se demander ce qui se serait passé en l’absence dudit programme ?
Autrement dit, l’impact c’est la différence (à calculer)  entre la situation observée à la fin d’un programme et celle observée au début du programme. Ce qui nécessite de l’observation (du suivi), de la compréhension du programme et de l’analyse (un calcul). Sujet délicat, la difficulté de l’évaluation d’impact réside dans le fait de savoir ce qui ce serait passé en l’absence du programme.
Enfin, l’évaluation d’impact ne pose problème que s’il y a absence des données; dans ce cas, il s’agit de reconstruire correctement la variable manquante dénommée « le contrefactuel ».
 
 La Rédaction
Email:sogevale@gmail.com
 

lundi 30 mars 2015

TEXTO DU JOUR : Quelle est la différence entre l’audit et l’évaluation?

                                                                        

 


Quelle est la différence entre l’Audit et l’évaluation ?

C'est la question posée par un internaute Rwandais à qui nous avons annoncé de traiter de son sujet ce lundi 30 mars, juste le temps d’un week-end.
Signalons pour commencer que nous avons en réserve plusieurs questions posées pour de ceux qui ont pris part à la 7ème Conférence d’AFrea à Yaoundé au Cameroun en févier 2014, et au 1er Forum International de la Francophonie (FIFE) à Dakar au Sénégal en octobre 2014. Vous pouvez, vous aussi, nous envoyer votre question, vos remarques, vos critiques, par mail  à l’adresse sogevale@gmail.com.
Pour revenir à l’audit et à l’évaluation, il convient de noter que c’est une préoccupation déjà ancienne dans plusieurs pays, dont le Gabon.
En effet, c’est depuis très longtemps que les citoyens, les responsables politiques, les gestionnaires administratifs se sont inquiétés de la qualité de la gestion publique avant de se préoccuper aujourd’hui de l’évaluation des politiques publiques. Cette préoccupation se manifeste sous diverses formes : par les contrôles administratifs ; par la loi des finances ou budget ; par l’audit externe.
Tous ces outils visent à contribuer à l’amélioration de la gestion publique, mais ils ont des objectifs propres, des acteurs spécifiques, des champs d’action propre, etc.
S’agissant de l’audit externe, il est exercé dans la plupart des pays par la Cour des comptes (CDC).
La CDC est un organe chargé du contrôle des administrations publiques. Son statut lui assure une indépendance à l’égard du gouvernement et des services qu’elle contrôle.
La CDC exerce des missions d’audit financier et de conformité, ainsi que des missions d’information budgétaire, et depuis peu, elle dispose d’une compétence de contrôle du bon emploi des deniers publics, qui consiste à évaluer l’économie, l’efficacité et l’efficience des recettes et dépenses publiques et de l’action publique.
Ces missions de la CDC s’apparentent aux évaluations des politiques publiques par la démarche suivie, par les procédures et les outils. Les interventions de la CDC restent cependant des contrôles.  
La méthodologie utilisée par la CDC est la suivante :
-          Lettre de mission
-          Examen des processus (analyse des systèmes) et corroboration des processus (examen d’opérations)
-          Débat contradictoire sur un avant-projet de rapport (administration), puis sur un projet (ministre)
-          Publication
La CDC  jouit de nombreux atouts dont son indépendance (réelle et reconnue) ; son autorité (résultats pas faciles à contester) ; sa légitimité (compétence rarement contestée) ; la publicité des résultats (ceux-ci ne sont pas réservés à l’administration ou au ministre).
Quelle est alors la différence avec l’évaluation dans tout ça, nous diriez-vous ?
Tandis que l’un des objectifs direct de l’évaluation consiste à mesurer les effets d’une politique, l’audit du bon emploi n’a pas toujours cet objectif direct, mais souvent celui de vérifier si la mise en œuvre assure l’efficacité et l’économie de  cette politique.
De plus, la CDC n’a pas de contrat d’évaluation avec l’administration ou le service audité.
D’autre part, on retiendra qu’il n’y a pas d’obligations pour l’évalué de suivre les recommandations de la CDC à cause de la séparation des pouvoirs.
Enfin, la CDC reste après un organe de contrôle. Or les contrôles diffèrent de l’évaluation par leur objet, par les normes, et par les conséquences.
Le contrôle, on ne le dira jamais assez, consiste à vérifier la conformité à la réglementation, la norme étant la Loi, règlement, (cadre comptable) ; les sanctions en cas de d’écart étant des amendes, des poursuites judiciaires.
L’évaluation de son côté a pour objet d’optimiser les effets, les besoins, d’évaluer et expliquer les écarts entre effets attendus et atteints. La norme ce sont les références à construire en fonction des objectifs, et la conséquence c’est aider à la décision (stratégique ou opérationnelle) selon les besoins de la société.
Ainsi compris, demain, votre TEXTO débattra de l’Evaluation d’Impact.
 
Lundi 30 mars 2015
La Rédaction de SOGEVAL.

dimanche 29 mars 2015

TEXTO DU JOUR: Y’a-t-il des prophètes au Gabon ?

                                                                                    
 
Avant de répondre à cette question, examinons d’abord ce qu’est un prophète.
Un prophète ce n'est pas seulement, contrairement à une pensée courante, celui qui prédit l'avenir. C'est le porte-parole de Dieu. La notion d'office prophétique y est presque à 100 % équivalente.
Prophète vient de pro phémi qui signifie dire, et pro a une connotation de substitution. Mais ce n'est pas forcément ce sens de pro qui est à retenir. Le prophète est probablement celui qui s'avançait à la rencontre du peuple, vers le peuple (pro), pour expliquer les oracles peu intelligibles de la sibylle.
Dans l'Ancien Testament, le terme utilisé vient d'une racine signifiant clamer, proclamer, appeler.
On peut se demander s'il est à prendre dans un sens actif ou passif. Si c'est dans un sens passif, il faut comprendre alors celui qui a reçu un appel divin. Si c'est dans un sens actif, il faut comprendre que c'est l'homme qui proclame, le héraut de la parole qu'il a reçue. Ce dernier sens correspondrait mieux à prophète.
Certains ont suggéré une autre possibilité, c'est l'idée que le prophète prononcerait son message en état de transe, en bavant plus ou moins. Cela ne semble pas trop à l'image du prophète biblique .
Avant la période des Rois, dans le livre de Samuel, on disait "voyant".
Si la notion de base du prophète est bien celle que nous avons évoquée plus haut, il s'ensuit que tous les hommes de Dieu de la Bible peuvent être appelés prophètes. C'est effectivement le cas, et le mot prophète est employé pour Abraham (Gn 20.7), Moïse (Dt 18.15, Os 12.14), Daniel (Mt 24.15), David (Ac 2.30).
Nous l'emploierons dans son sens plus restreint pour désigner la forme spéciale de l'office prophétique distinguée de celle de patriarche, de roi et chantre inspiré.
Ce qui précise le sens est qu'il s'agit de porte parole de Dieu envoyé par Dieu au peuple de l'entre deux des alliances pour rappeler la Loi et annoncer le royaume à venir.
"Entre Moise et JC", Moise a posé ce que doit appliquer Israël (Les fondements permanents). Seul JC, dans l'Ecriture, a été considéré comme un prophète de l'envergure de Moïse (et en fait bien supérieur...).
Il y a précédence de la Loi (elle précède l'office prophétique). Luther l'a mis en valeur en disant  que "La prophétie n'est rien d'autre que l'exposition et pour ainsi dire la pratique et l'application de la Loi".
Les prophètes disent comment la loi doit s'appliquer ici et maintenant.
Cette précédence de la Loi est importante car elle a été remise en cause par certains critiques qui disent que les prophètes ont prononcé leur message avant que le Loi ne soit fixée. Toutes les menaces d'exil (par exemple) ne sont que des rappels des sanctions annoncées dans le Deutéronome. Les prophètes disaient ce que les Israélites devaient précédemment savoir. C'est la catégorie, le cadre de l'alliance qui sert à l'interprétation des prophètes.
Les prophètes ont aussi prédit l'avenir. Dieu est le vrai Dieu car il peut annoncer à l'avance ce qui vient.
La part de prédiction a aussi son importance, même si ce n'est pas dans l'office lui-même.
La prédiction peut se faire de beaucoup de manières, Dieu peut se servir de l'intelligence des prophètes, de leur imagination, leur capacité d'observation, le rappel de ce qu'ils savaient de la Loi pour annoncer ce qui allait venir. Il est certain que Dieu agit ainsi dans la plupart des cas, qu'il ne court-circuite pas la personne. Mais il nous faut résister aussi à une interprétation du phénomène qui voudrait n'y voir que cela et refuserait d'y accepter l'irruption du surnaturel dans l'action de Dieu. Certains critiques datent ainsi la rédaction des livres prophétiques juste avant (voire après) la réalisation des évènements prédits, ayant un préjugé hostile au surnaturel. Nous avons à affirmer qu'il y a aussi prédiction au sens simple, naïf du mot. Dieu, miraculeusement, des années à l'avance, révèle ce qui sera. Il ne faut pas exclure un miraculeux qui ne ferait pas appel à des mécanismes de type humain. Soulignons enfin que le prophète doit être fidèle à la Loi.
Bon Dimanche à tous ! La fois prochaine, nous traiterons du développement du mouvement prophétique, car les prophètes sont différents. Selon les époques, on peut discerner des traits caractéristiques, qui permettent de dessiner un schéma de leur évolution.
Dimanche 29 mars 2015
La Rédaction de SOGEVAL.

samedi 28 mars 2015

TEXTO DU JOUR : C'est quoi un devis d'évaluation?


                                            
 
                                                
C’est l’interrogation d’une dame rencontrée à la 7ème Conférence d’AFrea à Yaoundé au Cameroun en févier 2014. Sa question concerne un sujet non moins important : celui lié aux aspects financiers des études évaluatives. Si l’argent n’aime pas le bruit comme l’avait dit un ancien premier ministre gabonais, il faut avouer que le cout des évaluations reste un sujet que plusieurs n’aiment pas évoquer. Ils ont tord, nous allons dire pourquoi.
D’emblé nous présentons nos excuses à un autre internaute Rwandais celui là, à qui nous avons annoncé hier que le texto de ce samedi traiterait de la différence entre l’audit et l’évaluation. Sa préoccupation sera satisfaite lundi 30 mars, juste le temps d’un week-end.
Le sujet des finances ne peut être éludé ; d’abord parce que tout travail mérite un salaire, et réaliser une évaluation est une œuvre délicate.
Ensuite parce que les commanditaires de l’évaluation exigent eux-mêmes la présentation d’une offre financière dans leurs TDRs.
Enfin, plusieurs contraintes pèsent sur les prestataires d’évaluation. Il y a la concurrence, les délais de livraison du rapport et les exigences d’une méthodologie, etc.
Mais l’offre financière ne peut être pertinente que si l’offre technique est parfaitement rédigée. Autrement dit, une bonne compréhension des TDR est indispensable.
Il s’agit de présenter avec clarté le dispositif, le projet ou l’action à évaluer ; de souligner qu’il existe une base légale pour réaliser cette évaluation, que les objectifs du projet, les opérateurs de mise en œuvre d projet, les activités du projet, et les cibles du projet sont parfaitement compris.
Dans un deuxième temps, il faut décrire le champ de l’étude, la genèse de l’évaluation, les objectifs (généraux et spécifiques), puis le calendrier de l’étude.
La troisième partie de l’offre technique concerne la méthodologie de l’étude.
Puis vient la structure du rapport et des menues questions comme les limites et les suites de l’évaluation avant le passage à l’offre financière, ou au DEVIS de l’évaluation.
Soulignons d’entré que le budget de l’évaluation ou le document de l’offre financière doit ressortir aussi bien les activités que les tarifs et les moyens humains mobilisés. Il s’agit du tarif/jour pour chacune des personnes impliquer dans la réalisation de l’évaluation (la direction du Cabinet, le consultant sénior, le consultant médium et junior, l’attaché de recherche, les exécutants, les frais de fonctionnement).
Ces montants doivent correspondre parfaitement aux activités identifiées dans la construction du cadre logique.
A base de ce tableau, on obtient un devis clair, explicatif, et concordant à l’offre technique.
Pour résumer, on peut estimer grosso modo le montant d’une évaluation à 1% ou 2% du budget total consacré à un projet, à un programme, à un dispositif ou à une politique publique.
Pour approfondir les sujets traités dans nos textos, les fiches de renforcement de capacités de e-SOGEVAL seront très prochainement téléchargeables sur notre portail web.
Samedi 28 mars 2015
La Rédaction de SOGEVAL.

vendredi 27 mars 2015

TEXTO DU JOUR : Pourquoi les Gabonais ont-ils peur de l’évaluation ?


C’est la question posée par un jeune étudiant de Master 2 lors du dernier café de SOGEVAL.
Question anodine à première vue, mais pourtant complexe comme nous le verrons à travers les différentes raisons qui toutes constituent le blocage de notre pays.
La première raison se trouve dans la confusion faite par nos compatriotes entre le Contrôle, l’Audit, le Pilotage et l’évaluation.
En effet, ces quatre activités sont différentes par leur objet, par les normes sur lesquelles elles s’appuient, et sur les conséquences qui en découlent.
Alors que le contrôle a pour objet de vérifier la conformité à la réglementation d’une action publique, d’une administration publique ou d’un agent public, l’évaluation elle, ne concerne que les activités, et a pour objet d’optimiser les effets, les besoins et expliquer les écarts entre effets attendus et atteints.
Quand le contrôle s’appuie sur la loi, la réglementation, et le cadre comptable, le commanditaire de l’évaluation doit construire un référentiel en fonction des objectifs à atteindre.
Enfin, tandis que les écarts et les indélicatesses constatés lors d’un contrôle sont sanctionnés  par des amendes, et des poursuites judiciaires, les conséquences à tirer d’une évaluation consistent à rédiger des recommandations pour aider à la prise de décision (stratégique ou opérationnelle) des pouvoirs publics selon les besoins de la société.
En définitive, nos compatriotes doivent retenir que l’évaluation n’est pas le contrôle, et que les conséquences ne sont pas les mêmes que lors des contrôles.
Le refus de rendre des comptes (acountability) à la société est la seconde raison de la peur éprouvée par les Gabonais pour l’évaluation. Contrairement à l’idée de sanction, l’évaluation participe plutôt au renforcement de la démocratie et de la bonne gouvernance. A cet égard, il faut comprendre que les critères d’évaluation témoignent de l’utilité de l’évaluation pour toutes les parties prenantes.
Enfin, on trouve des gabonais systématiquement opposés à toute idée de réforme. Dans cette catégorie, on peut ranger les kongosseurs, les ignorants, et les empêcheurs de tourner en rond.
En conclusion, les gabonais gèrent leur pays comme une épicerie de quartier, sans appliquer la moindre règle de bonne gestion d’une action publique et ou d’un projet.
C’est à cette conclusion qu’est arrivée une ancienne personnalité dirigeante de la République lorsqu’elle affirme que « nous refusons de nous soumettre à toute évaluation des procédures et des résultats », « nous avons les plus grandes difficultés à appliquer les procédures qui permettent une exécution efficace des projets ? C’est la raison principale de nos échecs ».
Loin d’être un jugement de valeur, c’est un message lancé aux pouvoirs publics d’accepter l’évaluation de leurs activités pour le bénéficie du peuple Gabonais tout entier.
L’audit et l’évaluation : Quelle en est la différence ?
La réponse dans le prochain texto.

Vendredi 27 mars 2015

La Rédaction de SOGEVAL.

jeudi 26 mars 2015

TEXTO DU JOUR : Question des Internautes : Qu’est-ce que l’évaluation ex ante ?



 
Dans nos précédents textos, nous avons montré que toute action publique se déroule à l’intérieur d’un cycle divisé en quatre étapes : la conception de l’action (étape 1), la décision de réaliser l’action (étape 2), la mise en œuvre de l’action (étape 3), et l’amélioration de l’action (étape 4). Chacune de ces étapes se subdivisant en trois phases.
L’étape 1 qui est celle de la conception de l’action se décompose en trois phases : la phase diagnostique de la situation présente, la phase de la situation désirée, et la phase d’élaboration des stratégies.
L’étape 2 comprend: la phase de détermination des priorités, celle de l’inventaire des ressources (humaines, matérielles, financières, environnementales, communicationnelles), et la phase de la programmation.
Il est quelquefois indispensable de procéder à l’évaluation d’une action avant sa mise en œuvre étape 3. Que signifie et quelle est l’utilité de cet exercice qualifiée d’évaluation ex ante ?
L’évaluation ex-ante est définie comme une étude prospective de la faisabilité et de l’impact d’une mesure projetée ou en préparation. La notion ex-ante désigne le temps de la programmation de l’évaluation. Ainsi, l’évaluation ex-ante intervient en amont de la mise en œuvre du projet, au moment de la conception. Sa fonction est notamment de vérifier l’adéquation des objectifs par rapport aux besoins, enjeux ou problèmes à résoudre. Autrement dit, il s’agit de vérifier la pertinence des réponses proposées pour résoudre le problème vécu par les potentiels bénéficiaires et d’autres parties prenantes.
Dans certains pays d’Afrique, on a constaté que certains projets avaient  été réalisés, mais restent n’ont atteint produit aucun résultat jusqu’à ce jour. En procédant à leur évaluation, et notamment en interrogeant les parties bénéficiaires, on a découvert que celles-ci n’avaient pas été associées à la conception de ces projets et donc que ces ouvrages ne répondaient pas à leurs besoins.
Au contraire, on a relevé que la réalisation de ces ouvrages obéissait à des considérations politiciennes ; il s’agissait le plus souvent pour un homme politique du coin ou du pouvoir politique de contenter sa base électorale à travers la construction d’un ouvrage, un cadeau pour ses électeurs!!!
Pour autant, une évaluation ex-ante qui analyse le contexte psycho-sociologie aurait recommandé d’abandonner de tels projets qui ne répondent guère aux besoins des populations.
Bien entendu, il n’est pas facile d’harmoniser le temps de l’évaluation et celui qui  rythme la vie d’une politique ou d’un projet à cause de nombreux évènements tels que le calendrier électoral, l’année budgétaire, des évènements sociaux susceptibles de modifier l’agenda politique. L’idéal cependant commande de procéder à l’évaluation ex-ante avant la prise des décisions de politiques publiques.
Dans notre prochain texto, nous répondrons à un internaute congolais qui veut savoir la différence entre l’audit et l’évaluation.
Jeudi 26 mars 2015
La Rédaction de SOGEVAL.

mercredi 25 mars 2015

TEXTO DU JOUR : mercredi 25 mars 2015 : Les termes de références (TDR)




S’il y a un document préalable à toute évaluation, c’est le bien les Termes de référence (TDR).
Les TDR sont un document écrit présentant le but et le champ de l’évaluation, les méthodes à utiliser, les références permettant d’apprécier la performance ou de conduire les analyses, les ressources et le temps nécessaires, ainsi que les conditions de présentation des résultats.
Une autre expression parfois utilisée avec la même signification est le « mandat ».
Le lancement d’un appel d’offre est fait au  travers de Termes de Référence (TDR) clairs et complets. Les TDR sont l’occasion pour le Commanditaire de prendre le temps de répondre à la question : qu’est-ce que je veux ? Ils fournissent aux soumissionnaires des informations essentielles pour établir une offre technique et une offre pertinente et réaliste, et de prendre des engagements qu’ils pourront tenir.
La structure des TDR est la suivante :
-          Description du contexte général qui se conclut par la justification du choix du cas d’évaluation ;
-          Description de la situation du cadre institutionnel du cas ;
-           Description des objectifs et des résultats attendus ;
-          Conduite de l’étude et présentation des rapports
-          Responsabilités du Commanditaire
-          Profil du consultant et critères d’évaluation
-          Langue de travail
A peu de choses prêts, le cahier des charges a une structure identique à celle des TDR, composée de :
-          Le contexte général démontrant la justification du choix du cas ; 
-          La Description du champ de l’étude ;
-          Description de la situation du cadre institutionnel du CAS
-          Les objectifs et enjeux du cas
-          Les objectifs stratégiques retenus sont
-          L’objectif opérationnel
-          Le financement du cas
-          Questionnement évaluatif et objectifs de l’évaluation
-          Le Dispositif de l’étude
-          Les  Sources et données disponibles
-          Calendrier
-          Structure de l’étude et travaux d’évaluation
-          Cout de l’étude, conditions de paiement et mode de passation du marché
-          Le Profil du consultant et critères d’évaluation
-          Critères d’évaluation des dossiers
-          Soumission des candidatures
-          Langue de travail
 
La Rédaction de SOGEVAL.

mardi 24 mars 2015

TEXTO DU JOUR : mardi 24 mars 2015 : Les préalables avant de réaliser une évaluation



Réaliser une évaluation en 4 étapes comme indiqué dans notre dernier post (texto du lundi 23 mars 2015), suppose d’avoir été sélectionné au préalable après avoir franchi un certain nombre d’épreuves.
En effet, l’équipe ou la personne qui est appelé à procéder à une évaluation se doit d’avoir été sélectionné par les commanditaires de l’évaluation. Il s’agit d’être qualifié après examen d’une réponse à l’appel à manifestation d’intérêt (AMI). L'AMI est un mode de présélection des candidats, barrière servant à éliminer certains évaluateurs qui ne présentent pas des aptitudes sur la compréhension de la problématique de l’évaluation. Dans le cadre de cette procédure éliminatoire, les candidats sont invités à soumissionner lors de futures procédures restreintes. Cette procédure restreinte implique qu’on reçoit l’appel d’offre (2ème épreuve de sélection) offre à laquelle il faut apporter une réponse permettant au commanditaire ou au comité de sélection ou de pilotage, de choisir l’offre économiquement la plus avantageuse, sans négociation, sur la base de critères objectifs préalablement portés à la connaissance des candidats. L’évaluateur définitivement sélectionné doit par la suite signé un contrat avec le commanditaire de l’étude, et recevoir enfin une lettre de mission ou de cadrage.
Il est conseillé de maitriser parfaitement ce parcours, les procédures auxquelles il faut se soumettre pour éviter des surprises.
Pour plus de clarté examinons en à quoi sert un Appel d’Offres ?
L’Appel d’Offres est une procédure organisée par la Maitrise d’Ouvrage (MOA) d’un projet, afin de sélectionner le prestataire proposant les services ou expertises les plus adaptées à son besoin et au meilleur prix. L’appel d’offres est une mise en compétition, les Soumissionnaires devront donc s’attacher à proposer des offres présentant le meilleur rapport qualité/prix, au regard du besoin du Commanditaire.
Pour que cette mise en concurrence soit efficace, il faut des besoins bien exprimés au travers de Termes de Référence (TDR) clairs et complets. Les TDR sont l’occasion pour le Commanditaire de prendre le temps de répondre à la question : qu’est-ce que je veux ? Les TDR fournissent aux Soumissionnaires des informations essentielles pour établir un devis ou une offre pertinents et réalistes, et prendre des engagements qu’ils pourront tenir. Il faut aussi des règles du jeu retranscrites en critères de sélection, qui illustrent ce que l’on attend. Enfin, il faut une consultation d’un panel de candidats pertinents. La mise en concurrence est obligatoire pour la passation de marchés. Les procédures dites de gré-à-gré ne peuvent être envisagées qu’à titre exceptionnel, dans des cas d’urgence ou d’unicité de prestataire par exemple.
L’Appel d’offres est donc la procédure la plus répandue pour réaliser une passation de marchés
Différents types de marché et différents types d’appels d’offres
Il existe 3 principaux types de marché, pour lesquels les types d’Appels d’offres recommandés sont différents :
             Marchés de travaux
             Marchés de fournitures
             Marchés de prestations intellectuelles
Un Appel d’Offres peut être :
- ouvert : l’AO est publié et diffusé largement, sans limitation a priori du nombre de candidats. Tout prestataire répondant aux pré-requis donnés dans le Dossier d’Appel d’Offres peut proposer une offre
- restreint : l’accès à l’AO est limité à une liste restreinte de candidats (short-list), retenus grâce à une phase de présélection via un Avis à Manifestation d’Intérêt
 Il est possible pour des marchés de taille restreinte de procéder à des consultations directes d’une liste de candidats d’ores et déjà identifiés comme des opérateurs de qualité.
Dans tous les cas, la procédure d’Appel d’Offres doit respecter la législation locale en vigueur.
Ainsi compris, nous vous invitons à prendre note des conseils ci-dessus.

La Rédaction de SOGEVAL.


 

lundi 23 mars 2015

TEXTO DU JOUR : lundi 23 mars 2015 : Renforcement des Capacités en Evaluation



 
Le Gabon, notre pays, va bientôt célébrer l’année internationale de l’évaluation.
Votée par l’assemblée générale des Nations Unies, la résolution qui consacre 2015 comme l’année internationale de l’évaluation a été préalablement endossée par 48 États membres le 13 novembre dernier à 15h48 lors de la réunion du 2e comité des Nations Unies.
En vue de célébrer cet événement, la Société Gabonaise de l’Evaluation des politiques publiques, des programmes, des projets et de la Gestion axée sur les résultats de développement (SOGEVAL) poursuit ses efforts de mobilisation en faveur de l’évaluation à travers plusieurs activités, dont le renforcement des capacités humaines en évaluation.
En attendant le lancement de son Portail Web, SOGEVAL consacrera la plupart de ses textos au renforcement des capacités avec pour enjeux non seulement de poser les bases juridiques et institutionnelles de l’évaluation au Gabon, mais également le développement des pratiques évaluatives afin de répondre aux besoins à la fois de la promotion et d’appropriation des pratiques, et dans l’organisation de consultants et d’experts. C’est un espace de dialogue entre évaluateurs gabonais. L’objectif général étant de partager les expériences et les approches, et de dégager des pistes de réflexion pour renforcer la collaboration entre différents partenaires engagés dans l’évaluation du développement.
Les thèmes à aborder mis bout à bout constitueront le cycle complet de l’évaluation.
Organisé sous forme de séminaires, chaque séminaire est subdivisé en thèmes. La finalité de cette approche est de doter chaque participant d’outils nécessaires et suffisants pour conduire dans la pratique une évaluation complète.
Le premier séminaire porte sur le Cycle de l’évaluation. Un cycle d’évaluation comprend quatre (4) étapes qui sont : La Conception de l’évaluation ; La décision de mener l’évaluation ; La mise en œuvre de l’évaluation ; Et l’achèvement de l’évaluation. Chacune des étapes est subdivisée en plusieurs thèmes.
Dans le prochain texto, nous examinerons comment concevoir une évaluation.
N’hésiter pas, ne ratez aucun séminaire, et renforcez vos capacités en lisant les Textos !

 
La Rédaction de SOGEVAL.

dimanche 22 mars 2015

TEXTO DU JOUR : Dimanche 22 mars 2015 : Interrogation sur le contrat d’alliance entre l’Homme et Dieu


Dimanche dernier, 15 mars 2015, nous avons débattu de la question posée par les enfants d’Israël à Moïse au sujet du Sabbat, Jour de repos ou Jour de culte à rendre à Dieu le Créateur.
Profitant de cette question, Moïse utilisant le procédé pédagogique de son temps et de son peuple, a peint une fresque dans laquelle il a montré la souveraineté de Dieu en tant que Créateur de toute chose et justifié ainsi la consécration du 7ème jour comme jour consacré au « travail » d’adoration et de culte à Dieu.
Il apparait à cet égard qu’une relation contractuelle existe entre l’Homme, Créature, et Dieu le Créateur. Très souvent, l’Homme oublie sa place de créature et se trouve ainsi à braver son Créateur, d’où la faute appelée péché.
Pourtant, Dieu a établi une relation avec l’Homme en concluant une Alliance avec lui.
Mais autant un contrat a des clauses à respecter par les deux parties, autant une alliance suppose un soutien mutuelle, même si là aussi, les clauses à respecter par les deux camps existent également.
En somme, le contrat d’alliance établit par Dieu avec l’Homme est contenu dans trois livres ou codes en français facile:
Il y a d’abord le code cultuel qui montre pourquoi et comment l’Homme doit rendre un culte à Dieu.
Il y a ensuite le code moral qui définit la relation que l’Homme doit entretenir avec ses parents, et notamment avec son père et sa mère. On parlera de code moral.
Enfin, le dernier livre codifie la relation entre Hommes. On y trouve du civil et sous entendu du pénal.
Rappeler ces trois codes est de la plus haute importance pour chacun de nous pour deux rasons :
La première raison tient à la foultitude de ce qu’on appelle vulgairement au Gabon églises et qui attirent plusieurs de nos compatriotes qui n’ont que très peu de connaissance sur l’ecclésiologie (doctrine d’une église) de ces assemblées.
La deuxième raison est que ces groupuscules ont tendance à émerveiller leurs adeptes. Il se trouve que Satan connait les besoins de l’homme et passe par ces groupes pour les émerveiller, de ce point de vue il n’y a aucune différence avec l’occultisme. C’est pourquoi, il est temps pour chacun de s’interroger sur son contrat d’alliance avec Dieu.
Bon dimanche à tous.
La Rédaction de SOGEVAL.

Email : sogevale@gmail.com

 


samedi 21 mars 2015

TEXTO DU JOUR : samedi 21 mars 2015 : L’audit de performance




Le 8 mars, nous avons annoncé que le 3ème Café de l’évaluation des Politiques Publiques devait avoir pour thème « l’audit de performance » et devait se tenir le 14 mars 2015 de 10h à 13h au siège du PRICIEGA à Libreville.
Cette séance n’ayant pas eu lieu, le présent Texto du Jour va tenter de corriger ce manquement.
Comme annoncé dans les textos précédents, avant de se préoccuper d’évaluation des politiques publiques, les citoyens, les responsables politiques et les gestionnaires administratifs se sont inquiétés depuis très longtemps de la qualité de la gestion publique sous diverses formes : sous la forme des contrôles administratifs, par l’encadrement de la gestion par un budget, et en pratiquant l’Audit externe qui est exercé dans notre pays par la Cour des Comptes (CdC), organe de contrôle externe à l’administration ; son statut lui assure une indépendance à l’égard du gouvernement et des services qu’elle contrôle.
Sans outrepasser son rôle, SOGEVAL a compris que la Cour des comptes a différentes compétences: elle exerce des missions d’audit financier et de conformité, ainsi que des missions d’information budgétaire. Elle dispose d’une compétence de contrôle du bon emploi des deniers publics, qui consiste à faire des audits de performance en « évaluant » l’économie, l’efficacité et l’efficience des recettes et dépenses publiques et de l’action publique. Ces missions sont destinées aux assemblées parlementaires : elles constituent un appui au contrôle parlementaire de l’action gouvernementale.
Certaines missions de la Cour des Comptes s’apparentent aux évaluations de politiques publiques, par la démarche suivie, les procédures et les outils. Les interventions de la Cour des Comptes restent cependant des contrôles.
Signalons pour terminer que les atouts de la Cour des Comptes sont :
             Indépendance (réelle et reconnue)
             Autorité (résultats pas facile à contester)
             Légitimité (compétence rarement contestée)
             Publicité des résultats
Les détails dans un prochain Texto.

La Rédaction de SOGEVAL.

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