Passant en revue les
principaux indicateurs sociaux du Gabon, on ne peut que constater que les gabonais vivent dans la misère, d’où
la question évaluative suivante : à quoi sert la croissance de 5% que nous
vante le ministère gabonais de l’économie ?
Le revenu national brut du
Gabon par habitant en termes de parité de pouvoir d’achat est estimé à 12 747
$EU en 2008, l’un des plus élevés du continent. L’économie gabonaise est peu
diversifiée et est dépendante de quelques matières premières. Cette économie
peu diversifiée avec une structure de Petites et Moyennes
Entreprises/Industries (PME/PMI) peu développée, n’arrive pas à fournir
l’emploi nécessaire aux milliers de jeunes qui entrent chaque année sur le
marché du travail. En effet, selon la Confédération Nationale du Patronat
Gabonais (CNPG), il y aurait moins de 1000 PME et PMI et parmi elles, une
centaine seulement serait de taille moyenne.
Le principal secteur
économique du pays est celui du pétrole qui représente environ 80% des
exportations du pays, fournit environ 60% des recettes budgétaires et contribue
pour 42% en moyenne à la formation du PIB. Un autre secteur d’exportation
important est celui des mines, notamment le manganèse dont le Gabon est le
deuxième producteur mondial et dont la production a atteint 3,5 millions de
tonnes en 2008. Enfin, le secteur du bois est également un secteur clé de
l’économie gabonaise. Le secteur agricole, malgré des potentialités
importantes, est en déclin continu. Le rythme d’accroissement de la production
alimentaire (moins de 2%) reste inférieur à la croissance démographique
(environ 2,5%). Le secteur agricole (hors exploitation forestière) est relativement
peu développé au Gabon ; les superficies cultivées représentent moins de 100
000 hectares. L’agriculture, y compris l’élevage et la pêche, qui occupe 34,1%
de la population active, n’a contribué au PIB qu’à raison de 3,9% en 2008.
L’agriculture reste pourtant un puissant réservoir d’emplois et un secteur
d’activités qui pourrait contribuer significativement à la lutte contre la
pauvreté ; peut être qu’il était temps qu’un projet comme GRAINE voit le
jour, mais mieux que les effets d’annonce, nous entendons procéder à son
évaluation ex-anté.
En effet, malgré son état
de pays à revenu intermédiaire, le Gabon connait paradoxalement des indicateurs
sociaux atypiques avec un profil de pauvreté similaire à celui de pays à faible
revenu. Le troisième rapport de suivi des Objectifs du millénaire pour le
développement (OMD) paru en 2010 indique que l’atteinte des OMD par le Gabon
reste globalement incertaine à l’horizon 2015. Les efforts du pays demeurent
confrontés aux contraintes suivantes: (i) le seuil et l’incidence de pauvreté
présentent encore des proportions assez élevées malgré le niveau élevé du
revenu par tête, (ii) la majorité de la population a un faible accès aux
infrastructures et services sociaux de base et (iii) les capacités
d’administration, de coordination institutionnelle et de planification sont
faibles et freinent les actions en faveur du développement durable.
Selon l’EGEP 2005, un
Gabonais sur trois (33%) est pauvre. La pauvreté est plus élevée en milieu
rural (45%) qu’en milieu urbain (30%). Néanmoins, étant donné la forte
urbanisation, trois quarts des pauvres vivent en milieu urbain. Il y a une
forte disparité dans la répartition des richesses. L’indice de Gini est estimé
à 0,415, dénotant une forte inégalité de répartition de la richesse nationale.
En effet, plus de 90% du revenu national est détenu par les non pauvres. De
telles inégalités diminuent considérablement l’effet positif de la croissance économique (+ de 5%)
sur la réduction de la pauvreté et inhibent les effets déployés pour la
réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD).
Ce sombre tableau exige des
autorités une mise en œuvre sérieuse des politiques publiques et des différentes actions identifiées dans
les différents plans stratégiques concoctés à coup de milliards ces dernières
années.
Bon Week-end à tous.
La Rédaction


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