mercredi 8 mars 2017

TEXTO DU JOUR : ALERTE N°37 : LA CEMAC et la CEEAC : deux communautés molles (1ère partie)


De réunions en réunions, de conférences en conférences, de conciliabules en conciliabules, les débats sur la fusion de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC) et de la Communauté Economique des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC) suscitent des passions mais ne trouvent toujours pas de solutions définitives. La cause c’est qu’on est en face de deux communautés molles. Pour appréhender les contours, l’identité de chacune des deux entités est ici présentée.

La CEMAC

La Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale est une organisation internationale regroupant les Etats d'Afrique centrale. Créée pour prendre le relais de l'Union douanière et économique de l'Afrique centrale (UDEAC), son siège est à Bangui avenue des Martyrs en République centrafricaine. Les  langues officielles de la communauté sont le français, l’anglais, et l’espagnol. La superficie de cette espace économique est de 3 020 144 km2 pour une population estimée à 44,1 millions d’habitants. La monnaie de la communauté est le Franc CFA qui a une parité fixe avec l’euros (monnaies de l’UE).
Pour la petite histoire, il faut rappeler que le traité instituant la CEMAC a été signé le 16 mars 1994 à Ndjamena (Tchad) et est entré en vigueur en juin 1999 .
Les institutions et les organes de la CEMAC sont les suivants :
-6 États membres .
-L'Union monétaire de l'Afrique centrale responsable de la convergence monétaire des Etats membres, qui partagent la même monnaie.
-L'Union économique de l'Afrique centrale qui a pour mission d’harmoniser les réglementations en vigueur au sein des Etats membres afin de dynamiser les échanges commerciaux et faciliter la convergences des politiques économiques au sein de la sous-région.
-La Conférence des chefs d'États chargé de définir la politique de la Communauté et d’orienter l'action de l'UEAC et de l'UMAC.
-Le conseil des ministres qui assure la direction de l'UEAC.
-Le secrétariat exécutif, siégeant à Bangui (République centrafricaine).
-La Banque des États de l'Afrique centrale (BEAC), siégeant à Yaoundé (Cameroun) définit et conduit la politique monétaire.
-La Banque de développement des États de l'Afrique centrale (BDEAC), siégeant à Brazzaville (Congo) assure le financement du Développement.
-La cour de justice de la Communauté installée à Ndjamena (Tchad).
-La commission de surveillance du marché financier de l'Afrique centrale (COSUMAF) siégeant au Gabon.
La CEMAC a pour mission d’établir une union de plus en plus étroite entre les peuples des États membres pour raffermir leurs solidarités géographique et humaine ; de promouvoir les marchés nationaux par l'élimination des entraves au commerce inter-communautaire, la coordination des programmes de développement, l'harmonisation des projets industriels ; de développer la solidarité des pays membres au profit des pays et régions défavorisés ; de créer un véritable marché commun africain.
Depuis le 17 février 2017 la  CEMAC est présidée par le président du Tchad Idriss Déby Itno ; le nouveau président de la Commission est le professeur Daniel Ona Ondo, ancien premier ministre Gabonais.
L’un des sujets passionnels au sein de cet espace concerne la libre circulation des personnes. En effet, depuis mai 2015, les ressortissants de la CEMAC devaient bénéficier de la libre-circulation dans la région et ne sont donc plus obligés d'utiliser un visa pour voyager entre les pays de la CEMAC, tout en devant présenter un document d'identité aux frontières. Cette liberté de circulation été initialement prévue pour démarrer le 1er janvier 2014, mais a été retardée par la fermeture des frontières de la Guinée équatoriale. Si la libre-circulation au sein de l’ensemble de l’espace n’est pas encore possible, c’est avant tout en raison des différentes crises sécuritaires que connaît la sous-région, au premier chef desquelles l’insurrection menée par Boko Haram dans le bassin du lac Tchad. L’harmonisation des législations internes est encore à achever. Cependant, le Tchad et le Cameroun ont pris les devants et mis en place la libre-circulation des biens et des personnes entre les deux Etats par le biais d’un accord bilatéral, qui pourrait aider à concrétiser les choses. Lors du sommet de Djobloho, le 17 février 2017, la Guinée équatoriale et le Gabon se sont en effet engagés à lever toutes les restrictions encore existantes.

Demain, la présentation de la CEEAC.

                 PETIT-LAMBERT OVONO 
                                                                    Consultant Sénior 
                                                                             Evaluateur Certifié Interuniversitaire




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