De réunions en réunions, de conférences en conférences, de conciliabules en conciliabules, les débats sur la fusion de la Communauté
Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC) et de la Communauté Economique des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC) suscitent des passions mais
ne trouvent toujours pas de solutions définitives. La cause c’est qu’on est en
face de deux communautés molles. Pour appréhender les contours, l’identité de
chacune des deux entités est ici présentée.
La CEMAC
La Communauté Economique et
Monétaire de l’Afrique Centrale est une organisation internationale regroupant les
Etats d'Afrique centrale. Créée pour prendre le relais de l'Union douanière et
économique de l'Afrique centrale (UDEAC), son siège est à Bangui avenue des
Martyrs en République centrafricaine. Les langues officielles de la communauté sont le français,
l’anglais, et l’espagnol. La superficie de cette espace économique est de 3 020
144 km2 pour une population estimée à 44,1 millions d’habitants. La monnaie de
la communauté est le Franc CFA qui a une parité fixe avec l’euros (monnaies de
l’UE).
Pour la petite histoire, il faut
rappeler que le traité instituant la CEMAC a été signé le 16 mars 1994 à
Ndjamena (Tchad) et est entré en vigueur en juin 1999 .
Les institutions et les organes
de la CEMAC sont les suivants :
-6 États membres .
-L'Union monétaire de l'Afrique
centrale responsable de la convergence monétaire des Etats membres, qui partagent la même monnaie.
-L'Union économique de l'Afrique
centrale qui a pour mission d’harmoniser les réglementations en vigueur au sein des Etats membres afin de dynamiser les échanges commerciaux et faciliter la convergences des politiques économiques au sein de la sous-région.
-La Conférence des chefs d'États
chargé de définir la politique de la Communauté et d’orienter l'action de
l'UEAC et de l'UMAC.
-Le conseil des ministres qui
assure la direction de l'UEAC.
-Le secrétariat exécutif,
siégeant à Bangui (République centrafricaine).
-La Banque des États de l'Afrique
centrale (BEAC), siégeant à Yaoundé (Cameroun) définit et conduit la politique
monétaire.
-La Banque de développement des
États de l'Afrique centrale (BDEAC), siégeant à Brazzaville (Congo) assure le
financement du Développement.
-La cour de justice de la
Communauté installée à Ndjamena (Tchad).
-La commission de surveillance du
marché financier de l'Afrique centrale (COSUMAF) siégeant au Gabon.
La CEMAC a pour mission d’établir
une union de plus en plus étroite entre les peuples des États membres pour
raffermir leurs solidarités géographique et humaine ; de promouvoir les
marchés nationaux par l'élimination des entraves au commerce
inter-communautaire, la coordination des programmes de développement,
l'harmonisation des projets industriels ; de développer la solidarité des
pays membres au profit des pays et régions défavorisés ; de créer un
véritable marché commun africain.
Depuis le 17 février 2017 la CEMAC est présidée par le président du Tchad
Idriss Déby Itno ; le nouveau président de la Commission est le professeur
Daniel Ona Ondo, ancien premier ministre Gabonais.
L’un des sujets passionnels au sein
de cet espace concerne la libre circulation des personnes. En effet, depuis mai
2015, les ressortissants de la CEMAC devaient bénéficier de la
libre-circulation dans la région et ne sont donc plus obligés d'utiliser un
visa pour voyager entre les pays de la CEMAC, tout en devant présenter un
document d'identité aux frontières. Cette liberté de circulation été
initialement prévue pour démarrer le 1er janvier 2014, mais a été retardée par
la fermeture des frontières de la Guinée équatoriale. Si la libre-circulation
au sein de l’ensemble de l’espace n’est pas encore possible, c’est avant tout
en raison des différentes crises sécuritaires que connaît la sous-région, au
premier chef desquelles l’insurrection menée par Boko Haram dans le bassin du
lac Tchad. L’harmonisation des législations internes est encore à achever.
Cependant, le Tchad et le Cameroun ont pris les devants et mis en place la
libre-circulation des biens et des personnes entre les deux Etats par le biais
d’un accord bilatéral, qui pourrait aider à concrétiser les choses. Lors du
sommet de Djobloho, le 17 février 2017, la Guinée équatoriale et le Gabon se
sont en effet engagés à lever toutes les restrictions encore existantes.
Demain, la présentation de la
CEEAC.
PETIT-LAMBERT OVONO
Consultant Sénior
Evaluateur Certifié Interuniversitaire
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