Le dialogue politique en cours au Gabon est la réponse d’Ali
Bongo aux besoins exprimés par les forces Vives de la Nation. Il est la matérialisation
de la décision prise devant les Parlementaires réunis en congrès le 28 Juin
2016 et confirmée le 27 Septembre 2016 lors de sa cérémonie d’investiture.
Antérieure
à l’élection présidentielle du 27 août 2016, ni le rapport de l’Union Européenne, ni les
revendications du camp de Jean Ping, ni les événements post électoraux, ni les
crises sociales en cours, ne sont à l’origine de la mise en œuvre de cette
décision. Tout au moins, on peut évoquer une réponse à titre posthume à André
Mba Obame qui avait demandé la tenue d’une conférence nationale souveraine en 2012. Cette demande d’AMO elle-même révélatrice du climat qui
régnait au Gabon depuis l’élection présidentielle anticipée d’août 2009, et dont il contestait la victoire à Ali
Bongo.
La formule suggérée par le leader de l’Union Nationale était
celle de la remise à plat des institutions comme le souhaitait la majorité des
gabonais, sans nécessairement écourtée
le mandat en cours de son rival.
Ne voulant pas céder à la demande de l’opposition de l’époque,
et espérant que les résultats de sa politique allait apporter des changements
dans la vie des gabonais ainsi que la paix, Ali Bongo va constater à deux mois
de l’élection présidentielle de 2016 que ses chances de se faire élire étaient
très minces. Il va donc tenter de répondre à la demande de la majorité des
gabonais en promettant un dialogue inclusif et sans tabou après l’élection
présidentielle de 2016; nous assistons donc à la mise en œuvre d’une promesse politique
électorale.
Pour être au même niveau de compréhension, rappelons-nous que
l’inscription d’un problème ou d’un besoin dans l’agenda gouvernemental exige
au préalable un bon diagnostic des besoins des populations, une définition
claire des objectifs, une bonne stratégie permettant d’aboutir à des résultats et
d’obtenir des changements escomptés. C'est pourquoi, croit-on savoir que le communiqué final du dernier conseil des
ministres pointe comme seul objectif de cette grande rencontre « La construction
du Gabon ». Faut-il entendre par cette formule la construction politique ?
Autrement dit : ce dialogue aboutirait-il aux changements politiques espérés
par les gabonais ?
Comme d’autres l’ont dit par ailleurs, le processus en
cours exige l’implication de toutes les parties prenantes, la mise sur la table
de tous les sujets, le suivi et l’évaluation de toutes les activités.
Parmi les acteurs qui prennent part, et les sujets déjà posés
sur la table, il y a celui des acteurs indirects qui ne prennent pas part, il y a celui de la transhumance des anciens hiérarques du PDG, mais
aussi celui de la contestation de l’élection d’Ali Bongo dont Boukoubi ne veut
pas entendre parler (comme il l’a dit dans son discours d’ouverture). En somme Boukoubi veut un dialogue sans tabou, mais il a le courage
de poser les problèmes tabous. Pour ça, il nous semble sincère.
PETIT-LAMBERT OVONO
Président de la Société Gabonaise de l’évaluation
des
politiques publiques (SOGEVAL).
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