lundi 30 janvier 2017

TEXTO DU JOUR : ALERTE N°21 du 30 janvier 2017 : Les Etats Unis de Donald Trump et la paix en Afrique

Donald Trump, 45ème Président des USA ne connait pas l’Afrique. Mais ses premières décisions laissent présager la réduction de la participation de son pays pour les Organisations Internationales (ONU, FMI, BANQUE MONDIALE, etc.) pour ne citer que celles là. Quelles en seront les conséquences pour l’Afrique ?
En signant lundi dernier  le retrait américain du Partenariat Trans-Pacifique (TTP), Donald Trump a annoncé son intention de renégocier tous les traités commerciaux multilatéraux, dont l'Alena avec le Mexique et le Canada, pour les remplacer par des accords bilatéraux. Mais, cette remise en cause va plus loin. Elle pourrait affecter sévèrement les principales organisations internationales, à commencer par l'ONU.
Deux projets de décrets présidentiels  menacent ainsi l'ordre multilatéral existant si Donald Trump les validait ; il s’agit du projet de décret ordonnant à son Administration de réduire d’au moins 40% la contribution des États-Unis aux différentes institutions mondiales en coupant tout financement à celles qui remplissent l'un des critères suivants: la participation comme membre de plein droit de l'Autorité palestinienne ou de l'OLP ; le soutien de programmes en faveur de l'avortement ; des activités de nature à contourner les sanctions frappant l'Iran et la Corée du Nord ; l'influence substantielle d'un État soutenant le terrorisme ou coupable de persécutions envers des minorités ou de violations systématiques des droits de l'homme. Le décret charge une commission de recommander des coupes budgétaires en portant une attention particulière aux opérations de maintien de la paix de l'ONU (dont les États-Unis financent plus du quart), au Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), qui gère notamment des programmes d'aide à la contraception, à la Cour pénale internationale et à l'aide au développement en faveur de pays s'opposant aux politiques américaines.
Le second texte annonce un «Moratoire sur les nouveaux traités multilatéraux» et ordonne une révision de tous les traités existants. Il appelle à identifier ceux dont les États-Unis devraient se retirer, en excluant les accords touchant principalement «à la sécurité nationale, aux extraditions et au commerce international». L'OTAN serait ainsi exclue de son champ, mais pas l'Accord de Paris sur le climat. Le moratoire mentionne spécifiquement deux conventions de l'ONU dont le retrait des États-Unis serait envisagé: celle sur «l'élimination de toute forme de discrimination contre les femmes» et la Convention sur les droits de l'Enfant.
Si ces décrets étaient mis en œuvre, la République Centrafricaine (RCA), Etat en post conflit et encore très fragile, dont la MINUSCA assure tant bien que mal la sécurité et la stabilisation s’en trouverait de nouveau déstabilisée avec une menace certaine de partition.
Mais la décision de Donald Trump aurait l’avantage de responsabiliser les Etats Africains à se prendre en charge en finançant eux-mêmes les différents programmes, missions et opérations aujourd’hui financés par les Occidentaux.
A quelque chose, malheur est bon.


PETIT-LAMBERT OVONO 
Lanceur d'Alertes, Consultant Sénior en 
Evaluation des Politiques Publiques 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire