Donald
Trump, 45ème Président des USA ne connait pas l’Afrique. Mais ses premières
décisions laissent présager la réduction de la participation de son pays pour les
Organisations Internationales (ONU, FMI, BANQUE MONDIALE, etc.) pour ne citer
que celles là. Quelles en seront les conséquences pour l’Afrique ?
En signant lundi
dernier le retrait américain du
Partenariat Trans-Pacifique (TTP), Donald Trump a annoncé son intention de
renégocier tous les traités commerciaux multilatéraux, dont l'Alena avec le
Mexique et le Canada, pour les remplacer par des accords bilatéraux. Mais,
cette remise en cause va plus loin. Elle pourrait affecter sévèrement les
principales organisations internationales, à commencer par l'ONU.
Deux projets de
décrets présidentiels menacent ainsi
l'ordre multilatéral existant si Donald Trump les validait ; il s’agit du
projet de décret ordonnant à son Administration de réduire d’au moins 40% la
contribution des États-Unis aux différentes institutions mondiales en coupant
tout financement à celles qui remplissent l'un des critères suivants: la
participation comme membre de plein droit de l'Autorité palestinienne ou de
l'OLP ; le soutien de programmes en faveur de l'avortement ; des activités de
nature à contourner les sanctions frappant l'Iran et la Corée du Nord ;
l'influence substantielle d'un État soutenant le terrorisme ou coupable de
persécutions envers des minorités ou de violations systématiques des droits de
l'homme. Le décret charge une commission de recommander des coupes budgétaires
en portant une attention particulière aux opérations de maintien de la paix de
l'ONU (dont les États-Unis financent plus du quart), au Fonds des Nations unies
pour la population (UNFPA), qui gère notamment des programmes d'aide à la
contraception, à la Cour pénale internationale et à l'aide au développement en
faveur de pays s'opposant aux politiques américaines.
Le second texte
annonce un «Moratoire sur les nouveaux traités multilatéraux» et ordonne une
révision de tous les traités existants. Il appelle à identifier ceux dont les
États-Unis devraient se retirer, en excluant les accords touchant
principalement «à la sécurité nationale, aux extraditions et au commerce
international». L'OTAN serait ainsi exclue de son champ, mais pas l'Accord de
Paris sur le climat. Le moratoire mentionne spécifiquement deux conventions de
l'ONU dont le retrait des États-Unis serait envisagé: celle sur «l'élimination
de toute forme de discrimination contre les femmes» et la Convention sur les
droits de l'Enfant.
Si ces décrets
étaient mis en œuvre, la République Centrafricaine (RCA), Etat en post conflit
et encore très fragile, dont la MINUSCA assure tant bien que mal la sécurité et
la stabilisation s’en trouverait de nouveau déstabilisée avec une menace
certaine de partition.
Mais la décision de
Donald Trump aurait l’avantage de responsabiliser les Etats Africains à se prendre en
charge en finançant eux-mêmes les différents programmes, missions et opérations
aujourd’hui financés par les Occidentaux.
A quelque chose,
malheur est bon.
Lanceur d'Alertes, Consultant Sénior en
Evaluation des Politiques Publiques
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